Agde

Des navigateurs phocéens étaient à la recherche d’un abri quand ils découvrirent Agde, qu’ils nommeront bientôt Agathée Tychée, « la bonne fortune ». Ainsi est née Agde, en 650 ou 700 avant JC, et ce même si des vestiges attestent d’une présence humaine dès le paléolithique et que l’on sait qu’un peuple celte, les Volques Tectosages était installé dans la région au IIIe siècle avant JC.

Ce sont donc les Grecs qui, les premiers, font d’Agde l’un des plus importants ports de commerce de la Méditerranée, ce qu’il est resté au fil des siècles. Ce sont eux aussi qui introduisent la vigne et les techniques de fabrication de l’huile d’olive, alors qu’ils exportent céréales, laine et surtout le sel des étangs avoisinants. Ils construisent également des meules en basalte, qui font leur fortune.
Le comptoir grec résiste à l’invasion romaine, mais la ville d’Agde tombe aux mains des Wisigoths en 475 et pour trois siècles, voyant notamment la naissance d’un évêché qui ne disparaîtra qu’à la révolution.

En Agde, le Moyen-Age se caractérise par des invasions successives et les pillages et destructions qui leur sont liées : les Sarrasins, Charles Martel, les Vikings, les vicomtes Trencavel ou Bernard-Aton, la croisade des Albigeois et l’annexion par les rois de France… Détruite une première fois en 737, la ville est de nouveau incendiée en 1286 par l’amiral Roger de Lauria, après la bataille des Formigues, alors que 120 ans plus tard le port est assailli par les marins d’Aigues-Morte.
Durant les guerres de religion, Agde est occupée par les protestants en 1562, avant que l’Édit de pacification ne rende la ville aux catholiques l’année suivante.

En 1630, le cardinal de Richelieu ordonne la construction d’un grand port méditerranéen autour du Cap d’Agde mais alors que la jetée commençait à voir le jour, le projet sera abandonné au profit de Sète. En 1675, la mise en service du canal du Midi place Agde aux confins de trois eaux : le canal, le fleuve Hérault et la mer Méditerranée. Deux siècles plus tard, sous la Révolution française, les citoyens élisent leurs consuls hors de l’évêché.

A partir du XIXe siècle, la ville tourne son regard vers la terre. La viticulture et le commerce du vin deviennent l’activité principale de la commune, malgré la crise du phylloxéra – le vignoble sera sauvé grâce à des plants américains. La seconde guerre mondiale est ici marquée par divers événements : l’installation d’un camp accueillant 40 000 républicains espagnols, qui se transforme, sous le régime de Vichy, en Centre de rassemblement des étrangers; l’arrivée au Grau d’Agde de la population entière d’un village lorrain, l’occupation par l’armée allemande en 1942…

Au sortir de la guerre, se dessinent les premiers projets touristiques. L’aménagement du littoral débute dans les années 60. La vocation touristique d’Agde prend particulièrement naissance dans la construction de la station du Cap d’Agde grâce à la « mission racine« . La transformation de la commune va durer trente années, du Grau d’Agde à la tamarisière jusqu’à la dernière phase de transformation, le mail de Rochelongue. Entre 1968 et 1999, cet expansion touristique a permis le doublement de la population, qui est aujourd’hui de 24 450 habitants.